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La Suisse ne tient pas ses promesses en matière de climat : pétition déposée

L’agence fédérale SERV soutient une nouvelle centrale à gaz au Turkménistan, bien que la Suisse se soit engagée à ne plus soutenir de projets fossiles à l’étranger.
Campax et Drop Fossil Subsidies ont déposé aujourd’hui une pétition de protestation munie de 10’000 signatures.
Un entretien a ensuite eu lieu avec Mme Hayoz, présidente du conseil d’administration de la SERV.
Le soutien vient également du côté des parlementaires.

Des militants de Campax et de DROP* devant le SERV à Zurich

En fait, ce serait l’une des rares promesses climatiques à avoir un impact effectif: Lors de la conférence de l’ONU sur le climat à Glasgow en 2021, 34 pays se sont mis d’accord pour ne plus soutenir de projets de combustibles fossiles à l’étranger.
En 2023, la contribution aux industries du charbon, du pétrole et du gaz à l’étranger de ces pays était donc déjà inférieure de ⅔ à la moyenne des années 2019-2021.
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Ce n’est pas le cas de la Suisse: elle est la seule des parties contractantes à avoir considérablement augmenté, plutôt que diminué, son soutien aux projets fossiles depuis l’entrée en vigueur de l’accord.
(1) Au cours de la période 2023-juillet 2024, elle a soutenu des projets fossiles à hauteur de 1,4 milliard de dollars.
Cela la place en deuxième position parmi les 5 pays qui ne respectent pas l’accord, juste derrière les États-Unis.
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Ces fonds sont versés par la SERV, l’agence fédérale pour la promotion des exportations suisses.
Celle-ci a assoupli sa directive en mai de cette année, de sorte qu’elle peut à nouveau assurer de nouveaux projets gaziers .
(2) Et ce avec la bénédiction du ministre de l’Economie Parmelin ainsi que du secrétaire général du conseiller fédéral Rösti.

Le gaz vert est un sale mensonge

Les groupes Campax et Drop Fossil Subsidies ont donc remis aujourd’hui à la SERV une pétition munie de 10 000 signatures.
Max Voegtli de Drop Fossil Subsidies : “Le gaz n’est pas une énergie de transition, comme le lobby des énergies fossiles nous le fait croire. Le gaz vert n’est rien d’autre qu’un sale mensonge”.
Selon des études récentes, le gaz est au moins aussi nocif pour le climat que le charbon si l’on prend en compte les émissions de gaz à effet de serre de toute la chaîne de production.
Les fuites dans la chaîne de production libèrent du méthane dans l’atmosphère, qui est plusieurs fois plus nocif pour le climat que le CO2.
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Ouvert au dialogue

Dans le cadre de la remise, un entretien a également eu lieu avec Barbara Hayoz, présidente du conseil d’administration de la SERV .
Il en est ressorti que la priorité de la SERV est de protéger les intérêts économiques de la Suisse.
Nora Scheel, chargée de campagne chez Campax, réagit : “C’est une vision à très court terme.
La crise climatique va poser d’immenses défis à l’économie suisse.
Il est irresponsable vis-à-vis de l’économie suisse que la Confédération continue elle-même à faire avancer la crise climatique”.

Les activistes climatiques reçoivent également du soutien du côté du Parlement. La conseillère nationale Claudia Friedl a déposé plusieurs questions à l’heure des questions lors de la session parlementaire en cours.
Friedl : “Le Conseil fédéral renie ses promesses dans le cadre de l’accord de Glasgow en finançant à nouveau des projets gaziers nuisibles au climat à l’étranger. Cela nuit aux objectifs climatiques internationaux. Le conseiller fédéral Parmelin doit mettre fin à cet assouplissement des directives sur les assurances” !